Palmier à huile : une amélioration qui presse

Article de Cameroon Tribune – 12/04/2018 – Rita DIBA – Lien vers l’articleArticle dans son format PDF

Des impératifs entre augmentation de la production et préservation de l’environnement récemment évoqués à Douala.

Concilier développement des palmeraies, avec ses impacts socio-économiques (création d’emplois) et gestion durable des écosystèmes pour éviter la déforestation. Cette approche devra être prise en compte dans la stratégie nationale de développement durable de la filière huile de palme. Une stratégie sur laquelle le gouvernement planche avec des partenaires, dont le World Wildlife Fund (WWF).

Dans cette logique, l’Ong de protection de l’environnement et fortement impliquée en faveur du développement durable, vient d’organiser à Douala un atelier de concertation des parties prenantes de la filière.

Et pour finaliser la stratégie de développement durable du gouvernement, il était question, comme l’a rappelé Jean Claude Konde, régional du Minader dans le Littoral, de « mener une réflexion plus poussée sur les aspects importants de la filière ainsi que la collecte des informations additionnelles ».

Et donc, c’était l’occasion de revenir sur les difficultés du secteur. Elles ont été évoquées par Emmanuel Ngom, Coordonnateur du Projet national de développement du palmier à huile et hévéa au Minader. Il a commencé par donner les chiffres de la filière :

« C’est environ 300 000 tonnes d’huile de palme brute produites par an et c’est 70 000 ha de plantations industrielles, à peu près 100 000 ha de plantations villageoises, donc privées. Mais il faut aussi dire que les 70 000 ha de plantations industrielles produisent à peu près 180 000 tonnes alors que les villageoises produisent environ 90 000 tonnes. »

Un contraste justifié par le management des plantations privées à revoir, un matériel végétal qui n’est pas de qualité, une fertilisation non adéquate, une transformation artisanale qui n’est pas à la hauteur des attentes. « C’est sur cela qu’on doit travailler pour augmenter les rendements de la production villageoise et même celle industrielle. Parce que le rendement des plantations industrielles est à peu près la moitié de ce qu’on fait en Asie du Sud-Est », explique Emmanuel Ngom.

Il est donc question pour le Cameroun, 3e producteur africain, non seulement de combler le déficit domestique, avec une demande intérieure estimée à 325 000 tonnes, mais aussi d’agrandir ses parts sur le marché régional. Sans compter les 65 000 emplois directs et indirects au minimum que pourraient générer un secteur de production d’huile de palme brute.